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Les funambules font des bulles

Samedi 8 octobre 2016 à 16:29

Parfois je me demande si tu sais comment je te vois, comment je te ressens, ou comment je nous perçois. Parfois je me dis que toucher ton corps serait comme souiller un tableau de Monet. Que l'art, qu'il soit abstrait ou représentatif, reste de l'art quoi qu'il arrive. Que les idées qu'il transmet sont propres à chacun. Et que même le fou qui pénètre dans un musée, aussi malade soit il, ne peut salir le génie du peintre. Parfois au moment d'effleurer ton visage, c'est comme si dix mille tonnerres grondaient au même instant. Comme si au fond de moi, le cri du vide raisonnait. Que les tremblements qui suivent font autant de dégâts que le déclenchement d'un conflit. Que les hommes armées de pelles ou de fusils n'ont qu'un rôle terminé. Que les guerres enclenchées et qui ne termineront jamais, n'ont que le bruit sourd du désarroi pour me perturber. Parfois je comprends pourquoi lorsque tu souris, y a-t-il autant de peur qui s'animent. Que les incertitudes du lendemain sont parfois si insoutenables, que chercher une excuse en devient une habitude. Que la réalité aussi douce soit elle, rappelle autant le chlore appliqué sur une plaie ouverte. Que le claustrophobe qui s'agite en moi, veut ouvrir toutes les portes et s'échapper. Que le courage de l'homme devant ses angoisses devient naturel pour sauver son avenir. Parfois je m'espère te voir un jour en verser. Les larmes amoureuses sont aussi réelles que les lumières des cieux. Que si les astronautes cherchent les réponses dans l'infinie, moi je cherche à me perdre au fond de tes yeux. Que si l'infinité du temps et de l'espace sont aussi absurdes que la création, rien n'empêche ces hommes d'en vouloir plus. Et que même s'il demeurera des secrets enfouis à jamais, je suis prêt à jouer tout en restant à ma porté. Parfois lorsque tu murmures, j'ai l'impression de m'égarer. Que j'ai beau vouloir être cet aventurier, à toi toute seule tu me perds au milieu du désert. Que les plus courageux et les plus téméraires ont besoin de repaires pour les traverser. Que t'écouter c'est s'évader jusqu'à s'en évaporer. Que tu arrives à transformer en source, l'eau glacée qui gèle les membres. Parfois je nous imagine sur cette route dont on ne cesse de parler. Qu'aller à l'autre bout du monde pour rouler, a beaucoup plus de sens que les directions qui nous sont indiquées. Qu'avaler les kilomètres un à un, c'est rajouter autant de raison d'aller vers l'avenir. Que les paysages qui défileront seront autant de tableaux à peindre. Que la fatigue du trajet sera une force insoupçonnée à notre complicité. Parfois je me dis que c'était écrit. Qu'importe les issues qu'on aurait pu prendre, de toute manière on aurait fini par la prendre. Qu'importe le temps qui aurait perduré, il y a une seconde où on se serait trouvés. Que malgré les parcours il y aurait eu ce saut qui nous aurait fait tomber, l'un sur l'autre. Et que même si tu tombais en marchant devant moi, j'aurai fini par te rattraper. Parfois je me demande, si un jour tu sauras comment je te vois, comment je te ressens, ou comment je nous perçois...

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